mercredi 9 décembre 2009

Syrie et compagnie- jour 2- le Krak

La chapelle du Krak
Vue depuis les remparts
Petite pose....
et le clan des touristes: de haut en bas: Youeri l'hollandais, Amanda la suédo-islandaise, Philippe le suisse, et Josee-Anne la québécoise.

Syrie et compagnie- jour 2









Le Krak des Chevaliers
















Amanda dans sa cuisine






















ruelle de Damas

Syrie et compagnie- jour 2

Le lendemain le rendez-vous est fixé à 10H devant le loueur de voitures. Nous sommes de toute façons réveillée par le muezzin du coin qui va psalmodier non-stop de 5h30 à 9h30 du haut de son minaret : enterrement ? début de l’Eid-al-Adha ? Toujours est-il que nous avons un peu de temps devant nous et Amanda me montre un peu son quartier : un dédale de petites rues, de petites échoppes, de pentes et de descentes… tout est fermé, à l’exception des bouchers… et oui le plat traditionnel est le mouton, et les nombreuses bestioles que nous avons croisées ont toutes passées un sale quart d’heure. C’est assez fascinant, la mort d’un mouton… on s’arrête pour regarder, plus pour éviter de paraître hypocrites- et oui, en tant que carnivores, il serait idiot de détourner l’œil sous prétexte que la mort du mouton est peu reluisante, et ensuite aller savourer de délicieux morceaux de viande, accompagnés d’une sauce aux capricornes et boulgour grillé. Cela dit, le sang inonde les rues pavées, et, se mêlant à la poussière, tapisse les rues d’une boue noire collante qui restera longtemps gravée dans la mémoire de mes converses rouges.

Mais l’odeur, ah, l’odeur, je la ressens encore ! Une texture farineuse, qui colle à la peau, avec un arrière goût de bête fauve- on ne retrouve plus l’odeur du mouton, c’est passé à un stade plus sauvage.

Bref, inutile de dire que le petit-déjeuner qui s’en suivit à été très léger- mes entrailles, les pauvres, étant toujours un peu retournées… c’est dingue ce que le système digestif peut éprouver comme compassion ! lol.

Notre bolide, qui nous attend gentiment chez le loueur de voiture, est flambant neuf- peut-être pas la meilleure option pour des petits européens qui n’ont pas l’habitude de conduire une automatique, encore moins au rythme syrien. Je ne vous parle même pas des dangers que représentent l’infrastructure même des routes : on s’est payé de sacrées frayeurs… notamment sur l’autoroute, où peut apparaitre subitement, SANS AUCUNE SIGNALISATION, un énorme bloc de béton que l’on utilise pour barrer les routes. Le tout, de nuit, et la route, bien évidemment, n’est pas éclairée… ouais, y’a un Dieu pour les touristes! Le bilan de ce week-end se soldera quand même par la mort d’un volatile qui est venu frappé de plein fouet le pare-choc… enfin, vu le nombre de bestioles à deux ou quatre pattes qui se sont jetées sous nos roues, j’imagine que l’on reste dans une 'margin of error' acceptable…désolée pour les 'animals-lovers'!

Notre première étape nous conduit au Krak des Chevaliers. TRES imposante forteresse construite par les Croisés de Raymond de St Gilles sur l’emplacement d’un fortin musulman. C’est hyper bien conservé, et l’on s’amuse vraiment à se perdre un peu dans le dédale de pièces et escaliers. Si les filles prennent leur temps à parcourir et explorer les moindres recoins, appareil photo à l’appui, nos preux chevaliers- poils aux pieds- déclarent vite forfait et l’on les retrouvera attablés autour d’énormes chawarma. Collation donc pour tout le monde- il est tout de même cinq heures de l’aprem !

Direction ensuite à Hama où nous ferons notre halte pour la nuit. On est reçu bras ouverts dans un super hotel- je recommande le RIAD HOTEL pour tout stop à Hama- par le réceptionniste qui nous lance des 'Cheers' à l’écossaise en bout de chaque phrase… aahh St A n’est jamais loin ! Afin de nous ouvrir l’appétit, on s’offre une petite promenade nocturne afin d’admirer les norias- d’immenses roues en bois alimentant les aqueducs de la ville. Les plus anciennes de la ville datent des XIVe et XVe siècles.

Histoire de pallier la légèreté du déjeuner, on s’offre un super restaurant aux mets exquis, accompagnés de jus de fruits frais (fraise pour moi) et de narguilés. De plus est, ce festin nous revient à quatre euros par personne… les prix syriens, au moins au niveau de la restauration, sont vraiment imbattables !

lundi 7 décembre 2009

Syrie et compagnie- jour 1


C'est la fete- deco et tout se qu'il faut dans le vieux souk.





















une patisserie? Maud n'est jamais tres loin... (je pose avec le proprio)












et l'appart d'Amanda...

Eid al-Adha- premier jour, Syrie et compagnie...

Je pars, je pars pas, je pars, je pars pas…. Jusqu’à la dernière minute, entre les deux mon cœur balance ! D’un côté, les ficelles de ma bourse ainsi que les mises en garde de mon prof de libanais me refroidissent considérablement… De l’autre, l’envie de voir, enfin, Damas me démange les pieds… et puis tant pis, advienne que pourra, je pars !

Et oui, nous avons eu quatre jours de conges le WE dernier pour marquer l'Eid Al-Adha, la fête qui clôt le pèlerinage à la Mecque, et j'ai décidé d'aller faire trois petits tours en Syrie.

Mes aventures débutent à la gare routière de Beyrouth, où je me fais arnaquer de $20 pour un trajet qui coûte la moitié… « c’est l’Eid » on me dit… tu parles Charles ! Bref, je prends quand même place dans un taxi blanc, où se trouve déjà une petite famille qui arrive de Tripoli/Trablous : Mustapha et Hanna, ainsi que leur trois petits garçons-Nasrallah, Halib et Hassan. La jeune femme parle un peu anglais, et, avec mes 4 mots de libanais, on arrive à former une pseudo-conversation. Mon interlocutrice est entièrement recouverte d’une grande abaya noire, et impeccablement coiffée d’un hijab de la même couleur. Elle est syrienne, mais, cette année, a retrouvé son mari qui bosse ‘entre Jounié et Tripoli’. A 29 ans, elle attend son quatrième : « it’s too much »...ayant 7 frères et sœurs, ainsi que 12 ( !) beaux-frères et belles-sœurs, j’imagine qu’il y a de la pression familiale. Elle me dit aussi qu’elle s’ennuie beaucoup à Trablous : pas de sœurs, pas de mère, pas de cousines… Je lui suggère d’aller voir s’il existe des associations, mais je me rends compte maintenant que c’est bien une idée d’européenne ça ! la société civile libanaise, si elle a le mérite d’exister, est quand même peu visible, et dans ce pays où trouver quelconque information relève parfois de l’exploit, ça m’étonnerait qu’elle trouve facilement équivalent de nos clubs de bridge.

Au bout d’une demi-heure d’attente, on récupère deux autres passagers, et enfin, le taxi rejoint les monstrueux embouteillages qui bloquent la route vers la Syrie.

On accède à la frontière, non sans une certaine appréhension de ma part… j’ai tout entendu à propos des visas : de ceux qui se font refouler, des Américains qui attendent 6 heures, des prix exorbitants que l’on demande… mais finalement, je passe sans problème- l’avantage d’être une touriste hors saison, c’est qu’il n’y a personne dans les files réservées aux « foreigners », contrairement aux files pour syriens et libanais qui sont bondées. Dans l’ordre, il faut ainsi : sortir du territoire libanais (premier poste, première queue, premier tampon), acheter un visa syrien (deuxième poste, deuxième queue), valider ledit visa (même poste, troisième queue, deuxième tampon), puis valider le permis d’entrée du taxi sur le sol syrien ( troisième poste, quatrième queue-en voiture), payer les taxes d’entrée dudit taxi (quatrième poste, cinquième queue-en voiture), dernière vérification des permis d’entrée par un soldat (cinquième poste, sixième queue), et –ma partie préférée-, payer un dernier petit bakchich au militaire qui se tient à la sortie du poste de frontière… Le mec s’accoude à chaque taxi qui passe, papote un peu avec le taximan, tandis que ce dernier lui glisse quelques billets… authentique ! On me fera plus tard la judicieuse remarque, que, pour qu’un tel système existe, tous les échelons des responsables doivent toucher leur part du butin, et que finalement, le gros soldat de la barrière, doit pas tant que ça… c’est quand mm dingue !

Bref, welcome to Syria ! Un énorme portrait du président Bachar Al-Assad nous accueille... l'esprit Big Brother n'est jamais loin..

En empruntant le portable d’un de mes compagnons de voyage- je fixe un rdv avec Amanda, mon amie suédoise faisant partie elle aussi de la mafia St A : retrouvailles prévues devant l’ambassade de France. Une fois arrivée à la station de bus, on m’aide à négocier un taxi pour le centre de Damas (je paye toutefois le double d’un trajet normal-vivent les touristes), et me voila partie dans les méandres de cette ville- mon taxi driver essaye tant bien que mal à faire la conversation, mais j’avoue que je suis un peu larguée ! Il me largue aussi au sens propre en me laissant devant la mission économique de l’ambassade de France, et non l’ambassade elle-même…. Mmm, ne paniquons pas !!! Au bout d’une dizaine de minutes, j’accoste une jeune passante qui me guide vers l’endroit convenu : St A est de nouveau réuni !

Bien que suédo-icelandaise, Amanda travaille à l’ambassade du Canada : elle suit les procès perpétrés par l’Etat syrien contre les dissidents politiques… et oui, les yeux et les oreilles de Mr. Assad sont partout : sa police secrète ne rigole pas (quoique supra repérable avec leurs blousons de cuir), et l’on peut se prendre 3 ans de trou à rats pour avoir émis quelques critiques envers Bachar.

Amanda habite un charmant petit appartement ayant vue sur Damas, et entouré des dômes d’anciennes madrasas, vestiges de l’aire mamelouk. Franchement sympa !


Nous retrouvons ce soir une floppée de jeunes stagiaires et étudiants étrangers dans un des seuls restos où l’on peut commander de l’alcool avec son repas. Autour d’un mezzé où je retrouve bon nombre de plats libanais- d’ailleurs la bouteille qui nous accompagne est un Ksara-, je découvre mes futurs compagnons de voyage : Philippe le Suisse ainsi que Josée-Anne, « Josie », la Québecoise. Ceux-ci sont fraîchement débarqués d’Amman où l’un est en stage, et l’autre étudie l’arabe.

La fin de la soirée se passe en déambulant dans la vielle ville : il est peut-être 11h du soir, mais y’a du mouvement ! Tout ça a un petit air de vacances, on sent que les gens font profiter de ce grand WE. On participe à l’agitation générale en mangeant des pâtisseries, ainsi que les glaces locales- une stagiaire italienne, en grande connaisseuse, nous fait déambuler parmi la foule… petit passage génialissime devant divers magasins de sous-vêtements : à plumes, à chansons, scintillants… on ne peut faire plus sexy ! C’est d’ailleurs assez marrant de voir ces tenues hautement érotiques pendouiller au-dessus d’une population féminine voilée et fagotée dans des longues abayas noires...

mardi 10 novembre 2009

Les gorilles de la rue de France

La rue de France à Beyrouth relie le centre-ville au quartier de Hamra, là où je travaille. C’est une jolie petite rue, entièrement rénovée, pavée comme d’anciennes rues françaises, et bordée de gros buissons et d’arbres en fleur. Elle surplombe aussi un site archéologique en cours d’exploitation, ainsi que le chantier de rénovation de LA synagogue de Beyrouth. Je surveille donc l’avancée des travaux tous les matins en empruntant cette petite voie : pour info, la toiture a été mis en place. Certains me disent qu’elle va être transformée par la suite en église, pour d’autres, en musée.

La rue de France a la particularité de loger quelques immeubles luxueusissimes, un club de sport (c’est d’ailleurs mdr de voir derrières les grandes baies vitrées, tous ces gens s’entraîner a porter des altères et devenir rouge écarlate), ainsi qu’un et un mystérieux résident, a qui j’attribue la présence des gorilles.

Car oui, aux extrémités de la rue, on trouve, comme partout dans Beyrouth, des militaires assis sur des chaises en plastiques en train de siroter leur « ahwé »- café libanais. Chaque matin, j’ai droit à la fouille de sac : on sais jamais, je pourrai me décider à faire une attaque de sauss’ : rosettes de Lyon, à moi mes braves !

Mais une fois les miloufs passés, on arrive sur le terrain des gorilles. Ils sont reconnaissables à leur air assez antipathique, leurs pantalons kakis, et leur T-shirt noir, moulant, qui laisse bien voir leurs kilos de muscles.

Les gorilles de la rue de France ont tous comme joujous des semi-automatiques, et parfois même des snipers. ça me fait toujours un drôle d’effet que de voir ces animaux-là se balader avec des armes sans porter l’uniforme militaire. Ils ont aussi opté d’avoir comme animaux de compagnie des cerbères dont la mâchoire est une reproduction de ‘Jaws’ dans James Bond. Gentilles bébêtes !


Ils ont délaissé le mode de déplacement habituel des mammifères d’origine, et se promènent maintenant dans des ENOOORMES 4x4 noirs, vitres teintées- cramées plutôt. D’ailleurs, un bolide est placé à chaque bout de la rue : à chaque fois qu’une voiture souhaite oser emprunter cette ruelle, soit elle a droit de se faire renifler par les chiens, soit de se faire fouiller. Ensuite, le bolide lui laisse le champ libre.

Bref, inutile de vous dire que tous les matins, inspirée par cet entourage, je sifflote du George Brassens-« Gare aux gorilles ».


J’ai ainsi une petite question pour ceux qui connaissent Beyrouth: quel est le/la mystérieux/mystérieuse habitant/e qui a l’honneur de jouer au directeur de zoo dans cette rue de France ?

lundi 2 novembre 2009

Dans la mosquee Muhammad Al Amine (suite)



Maud et Alia, mon amie du bureau qui a bien voulu jouer au guide...




















reflexion faite, je ne sais pas si ca me va tres bien ce voile.....lol

Dans la mosquee Muhammad Al Amine



prise de l'etage superieur, l'endroit reserve aux femmes

lustres tout en cristal

vendredi 30 octobre 2009

Baalbek la merveilleuse













C'est un gros chat














Felix qui essaye de fuir la photo...























vestige tres rare, o'u l'on peut apercevoir des restants du plafond sculpté de ce temple, dit de Bacchus.













21 m de haut, c'est tout simplement majestueux... les gens sont tout petits-petits a cote..

en passant dans le Nord...



Le vendredi 9 octobre 2009 j’ai pu une nouvelle fois flatter mon ego de petite stagiaire en refaisant un tour dans la voiture aux beaux logos de l’UE et de l’ESFD. Cette fois, direction le Nord, nord, dans un trou paumé répondant au doux nom de Dembo (voir photo ci-contre). L’ESFD travaille depuis deux ans avec cette communauté, et je crois que si les débuts furent très difficiles, les projets sont maintenant bien implantés, et la communauté est de plus en plus engagée.



Souad, responsable de ce projet, et la petite stagiaire française









Une fois passé Tripoli, la route s’engage dans les montagnes, et sinueuse, suis le contour montagneux. L’entrée de ce bled est décorée de grandes maisons, d’une large route bien goudronnée… et au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans la brousse, les maisons se rétrécissent, les nids de poule font leur apparence… et on termine au fin fond de la montagne. Les bâtisses sont moches- béton gris, la rue, est sale et très poussiéreuse, et allie par le béton et les maisons, des tons jaunâtres a des nuances grisâtres....ce qui n’empêche pas les gens de tendre des fils d’immeubles à immeubles pour faire des étendages… j’sais pas à quoi doit ressembler le linge une fois sec ! Y’a plus qu’à le relaver !


Bref, l’atmosphère est différente de mes deux périples dans le Sud- nous sommes reçus par la fille du maire, très engagée dans tous les projets montés par l’ESFD, ainsi que Zeina, la nurse du dispensaire, qui est hyper à fond dans son boulot, et participe à pleins d’autres initiatives. Pas de gros barbus enturbannés, mais une pièce claire, peinte en blanc, où nous prenons place sur des banquettes en faux cuir. Dans un coin trône un ordi, ainsi qu’une imprimante/ photocopieuse- l’équipement financé par l’ESFD pour monter le ‘youth activity club’. Se trouve aussi le jeune homme qui va justement gérer le centre- on se serre la main sans problème, ce que nous ne ferons pas forcément avec tous les hommes qui viennent par la suite pour le meeting. Café, etc. La conversation est relax, et rythmée par le va-et-vient des enfants des deux jeunes femmes ( la fille du maire a 23 ans et déjà trois mômes! Faut quand même savoir qu’à Dembo, la moyenne tourne autour de 8 enfants par famille… de quoi faire rêver Tassin St Claude !)


Plusieurs détails me frappent, dont la présence des enfants:


Un, ils sont tous simplement sales- une des filles de la fille du maire, pourtant mignonne, honnêtement ne pousse pas à être prise dans ses bras pour être cajolée- ces vêtements roses crasseux ( faut savoir aussi que je DETESTE les survet’ roses pour les mômes), elle-même sale, et se fourre un doigt tout aussi infecte dans la bouche toute les 30sec en se plaignant d’une carie- là, je compatis, une carie, c’est douloureux, et comme y’a pas un dentiste à des kilomètres à la ronde, c’est pas demain la veille que l’on va la lui soigner. Cela dit, je ne peux m’empêcher de faire une comparaison avec les groupes défavorisés rencontrés en Inde- à l’exception de quelques mendiants vus dans les grandes villes, ‘regardless’ de leur statut social, je trouvais les gens propres, même les mômes, même dans les villages reculés.


Deux : y’en a partout alors qu’il est aux alentours de midi, un jour de semaine, et je ne peux s’empêcher de demander pourquoi ils ne sont pas à l’école. Mes collègues me disent qu’ici, l’éducation n’est pas considérée par tout le monde comme une priorité. Et ce n’est pas pour bosser aux champs, car les mômes que j’ai vu, ils étaient en train de glandouiller dans la rue, à s’amuser comme ils peuvent- par exemple, à balancer un chaton de balcons en balcons… OK, je ne connais pas l’histoire, et ça se trouve, la bébête venait de bouffer toute leur réserve de viande, mais j’ai encore les couinements de douleur de cette pauvre bestiole en tête… mmm, cruauté gratuite ? charmants bambinos!


Donc, non, l’éducation n’est pas une priorité, car pour beaucoup, le futur se trouve en Australie. Allez savoir pourquoi, ce petit bled paumé a une communauté assez importante d’expatriés vivants dans le pays des kangourous, et le voyage Beyrouth- Sydney représente l’exutoire logique pour nombre de jeunes… alors, pourquoi se casser la tête à suivre des cours qui ne serviront à rien (et je maintiens d’ailleurs que nombre de mes cours de maths m’ont été tout simplement inutiles ! parce que savoir calculer l’aire située sous les courbes des dérivées, pfffffuit !) ? Surtout que les parents ne poussent pas les jeunes à poursuivre leurs efforts si ces derniers décrochent. Là encore, l’Inde me revient immédiatement en tête : je me souviens de certaines maisons que nous sommes allées visiter avec les sœurs sitôt arrivés à HD.Kote. La première chose que nous offraient les maisonnées, c’était bien évidemment du chai avec des gâteaux, et la deuxième chose, c’était les cahiers de cours de leurs enfants. On sentait que ces cahiers bleutés, plus ou moins gribouillés ( parce que j’avoue que le kanada écrit, à mes yeux, ça fait seulement des jolis dessins !), représentait quelque-chose, un futur meilleur pour les garçons, et peut-être de meilleurs partis de mariage pour les filles, j’en sais rien, mais la fierté était au rendez-vous.


Difficile alors, je le reconnais, de ne pas juger cette jeune femme de 21 ans, la fille d’un des agriculteurs du coin. Elle possède l’équivalent du bac, possède même un Bachelors en chimie, mais ne fait rien de ses journées. Il existe d’ailleurs un laboratoire de recherche en chimie pas très loin, où travaille d’ailleurs son frère, mais ça ne l’intéresse pas. On lui propose de venir s’investir dans les activités du ‘youth club’, mais non : « Oh, je suis fatiguée la journée, je préfère dormir ». Une condition médicale délicate ? Non, elle ne veut simplement rien faire, attendre chez son père qu’un prince charmant se pointe un jour. « Lazy, lazy » me signale Misha.


Bref, on fait un petit tour du système d’irrigation, merci les contribuables européens! mais sans Misha- effectivement, des talons de 10 cm de haut, c’est pas foooooorcément les chaussures les plus adaptées pour arpenter des chemins caillouteux. Ah, ces libanaises !

mardi 6 octobre 2009

23 bougies...suite



CHEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEERS!

23 bougies en images


vue du resto du dimanche, Maud & Alia (qui bosse aussi a l'ESFD)





Il fait bon vivre...




Sur la terrasse du resto







pretes a partir...

lundi 5 octobre 2009

Quand Maud descend dans le Sud, mironton-mironton-mirontaineuhhhh

Petit trajet dans le sud… le 30 septembre 2009

Aujourd’hui, grand jour au boulot : je pars enfin sur le terrain ! Après avoir passé plus de trois semaines derrière mon ordinateur, je suis tout émoustillée à l’idée de voir un peu la frimousse des gens qui, pour l’instant, ne sont pour moi que des chiffres, des pourcentages, et des gros classeurs pleins de paperasse en arabe… Souad, Misha et moi-même partons à 9h du mat du bureau sous la conduite de George, notre chauffeur. La voiture appartient au bureau : les logos de l’ESFD ainsi que de l’Union Européenne ( sont des acharnés de la « visibility » ceux-là) ornent nos portières- tout cela donne un air encore plus officiel à ce petit périple, qui ne va pas sans flatter un peu mon orgueil de petite stagiaire.

On file donc vers le Sud- je reconnais la route qui mène à Saida, et puis le paysage change peu à peu- sur les collines libanaises, la végétation se raréfie : les arbres rétrécissent (non, ce n’est pas moi qui grandi…), la terre devient un peu plus caillouteuse. Les riches camaïeux de vert qui font la beauté du chouf font ici place aux verts clairs des oliviers et à la broussaille du coin, ainsi qu’à une variété d’ocres clairs. Ça et là, apparaissent des champs un peu plus clairs : des cultures de tabac. La plupart des pentes sont arrangées en terrasses.

Plus on s’enfile sur les routes, plus les habitations perdent de leur cachet supra luxueux-je-vous-en-jette-plein-la-vue, et on passe le plus souvent des modestes immeubles de trois- quatre étages, éparpillés dans la campagne. Parfois, un virage découvre quelques villas immenses entourés de parcs luxuriants avec piscine &co...ceux qui font fortunes dans le Golfe ou en Afrique qu'il parait.

Mais se qui m’attire le plus l’attention, c’est surtout le paysage publicitaire qui orne le bord des routes. Hezbollah-land dans toute sa splendeur où de gros barbus à l’air pas commode, mais alors pas commode du tout nous regardent sévèrement du haut de leurs posters, la plupart défraichis. Ils sont couverts d’inscriptions que la néophyte arabophone que je suis ne peux déchiffrer. On m’explique que la plupart chantent les louanges des martyrs mort pour la résistance, en particulier lors du dernier conflit avec Israel.

C’est d’ailleurs une des raisons de ma présence ici- nous sommes chargés de lancer un projet de réhabilitation du système d’irrigation dans le village d’Adchit Touline, qui, ironiquement avait déjà été financé par l’ESFD et qui a été détruit, ainsi qu’une bonne partie des infrastructures pendant la guerre.

On est aussi surprit par le calme qui règne- peut-être trop habituée à la cacophonie beyroutine, là, on fait plusieurs kilomètres pour croiser 5 voitures : deux 4x4 appartenant à une ONG pour le déminage des champs agricoles, deux jeep estampillées UNIFIL, et une vielle bagnole déginglée arrêtée sur le bord de la route-monsieur s’efforce de mettre la tête dans son capot pour comprendre l’origine de la panne, Madame, toute de noir vêtue (et pas la version « la petite robe noire » de Chanel), tient un petit garçon dans les bras, attend à ses côtés. On s’arrête pour leur prêter un portable, histoire qu’ils ne cuisent pas trop longtemps au soleil.

Enfin arrivés à Adchit Touline (on s’est un peu perdu- y’a pas un seul panneau de direction), on nous installe dans la « salle paroissiale » du coin : le basement de la mosquée. Cette dernière est d’ailleurs, comme une grande partie des maisons du coin, absolument toute neuve… merci le Hezbollah ? l’Arabie Saoudite ? le Qatar ? Koweit ? Reçus par le maire du coin, un jeune papi aux cheveux blancs et aux yeux bleus- « Sabah el-Jeyer » à quoi on s’incline, la main droite sur le cœur : on ne serre pas la main des femmes, et on répond « sabah el nour ». Je reçois des « bonjours » encore plus chaleureux quand nos interlocuteurs apprennent que je suis française.

Des tables ont été préparées avec boissons et petits gâteaux, on installe, avec plus ou moins de mal, le rétroprojecteur, et c’est parti pour 3 heures de présentation en arabe. Je connais la présentation en anglais, mais c’est plus fort que moi, c’est excessivement soporifique, et je lutte comme je peux contre le sommeil- car après tout, je représente aussi l’ESFD, donc gare au comportement ! J’essaye de me distraire en regardant les posters qui ornent les murs de la salle : pas d’intrusion d’une grosse femme à côté d’un cochon (reference, reference???!!!), on porte plutôt dans le registre propagande pour les martyres. Je reconnais Nasrallah, qui la main sur les yeux, semblent être en train de pleurer- la réponse se trouve écrite en arabe dessous, mais je pense que si on faisait un pendu, les mots « martyrs, résistance, gloire et honneur » ressortiraient. Y’a un gros barbu derrière moi, il parait que c’est un martyr du coin. Et surtout, les dessins kitchissimes relatant je pense, la défaite de Hassan devant les troupes ottomanes a' Kerbela, et la gloire des martyres- c’est quand même assez gore : on voit une femme entièrement voilée qui tient un môme sanguinolent dans ses bras dont la gorge est transpercée d’une flèche- ouais, vous verrez pas ça chez tout le monde !

Vers 15h, on termine- enfin- remerciements et tout le tralala, puis retour au bureau.

23 ans au Liban

L’hospitalité libanaise s’avère une nouvelle fois vraie. Je viens de passer un WE merveilleux dans la montagne, parmi la petite tribu de mon amie Misha.

Départ en milieu de journée le samedi, dans la chaleur écrasante de Beyrouth- heureusement, on grimpe rapidement, et en 45min, nous voici a Faraya, 1700m d’altitude-ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh, on respire !! Pour ceux qui ne fréquentent pas les ski resorts libanais- Faraya est l’équivalent méditerranéen du Val d’Isère- on y retrouve des chalets, et petits appart de ski, et d’innombrables boutiques d’équipement pour la glisse… Misha ‘a réserve un appart o’u nous entassons a 5 filles+3 garçons.

Toute la petite troupe me fait un accueil exceptionnel- ils prennent tous la peine de parler en anglais ou français, et de traduire si la conversation se fait en arabe. On papote, on papote… enfin, les français doivent vraiment une mauvaise réputation car ils me font la remarque : « Your English is too good for you to be French, and you’re too friendly too be French »…ça, c’est dit- chers compatriotes, nous avons du boulot !

Départ pour le resto vers 11h du soir (on oublie les horaires écossais o’u le repas du soir commençait \a cuire dans les marmites a 17h30 !)- et direction le Rikkys- supeeeeeeeeeeerbe resto construit presque ‘a flanc de falaise, dans un style grand chalet suisse… et surtout avec une immense terrasse qui surplombe la vallée, au loin, on peut mme apercevoir Beyrouth ! Le dîner se solde par un gros mille-feuilles acheté auparavant ou je découvre écrit en chocolat « Happy birthday Maud !»- une marque d’attention qui me touche vraiment, vu que je ne connais ces gens depuis ‘a peine 6h… le DJ ouvre ensuite les vannes de ses speakers, et c’est parti pour un mixe entre oriental, latino, classiques rock des années 80, et trans libanaise… le tout en plein air sur la terrasse…. Les amis, le Liban a du bon ! J’ai pas encore appris le déhanché a l’orientale mais j’y travaille, j’y travaille !

Lendemain pepere : petit dej libanais (cad un ma’nouche- une sorte de pizza roulée, fourrée au thym, aux graines de sésame et a l’huile d’olive, dont je suis devenue accro) sur la terrasse, farniente… on s’organise un petit tour de vélo qui devient vite une épreuve de triathlon pour mes cuisses car la montagne, ben ça monte !

Fin de la journée tranquillou dans un autre resto- décidément, on passe son temps ‘a manger ici- sur les coups de 15h… autre resto construit sur une corniche, qui surplombe le site archéologique de Fakra et le reste de la vallée… franchement idyllique comme endroit… nous nous installons sur une terrasse ombrage, aérée par une petite brise, et on commande un mezze- ces multiple plats traditionnels libanais…
- le fatouche- la salade libanaise (concombre, tomates, radis, oignon, ciboulette, persil, menthe…et pain grillé )
- le taboulé, le VRAI- persil, menthe, tomates en cubes, un tout petit peu de boulgour- ATTENTION, pas de couscous !!
- houmous- pure de pois chiches
- laban- entre le yaourt et le fromage frais
- labné- laban fermenté, arrosé d’huile d’olive
- foie de volaille a la mêlasse de grenadine- mon coup de cœur de ce repas
- chik taouk- morceaux de poulet grilles et marines dans plusieurs épices
- brochettes aux herbes dont j’ai oublié le nom
- foie cru
- bâtonnets de fromage grillés
Les plats sont disposés sur la table et on pioche et picore avec du pain arabe… un régal, les amis, un régal..

et pour finir (je ne sais pas o’u j’avais encore de la place pour avaler le dessert)
- un fromage blanc arrosé de miel
- une crème de sésame sucrée


Et le tout parfumé par les narguilés que nous avions commandes pour faire passer le repas, arrosé d’arak- la version libanaise du pastis. Nous finissons vers 18h….

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh, la vie est belle !

mardi 29 septembre 2009

fin du WE


et pour finir en beaute, on admire le coucher du soleil de Byblos...

waaaaaaaaaaaw que c'est booooooooo!

...et petit viron dans un monastere Grec-Orthodoxe (dont j'ai malencontreusement oublie le nom...)





Nastya la russe,

Vue du Monastere,

Louise et Nastya

lundi 28 septembre 2009

et puis, petite balade dans des ruines, pres du temple d'Echmoun



on attendra pour les photos

Ben, oui, je m'étais décidée a' choisir la solution de facilité et seulement poster des photos, mais voila que la technologie en a décidé autrement!

Petit passage donc a Saida pour admirer les ruines du fort Croises, construit en 1227... il résiste plutôt bien au temps et aux assauts de la mer, mais notre guide nous prévient alors que nous passons sous des arcades: les clefs de voutes peuvent s'effondrer a tout instant, ne vous attardez pas trop...

Balade tranquillou par la suite le long de la jetée, entre les vendeurs de barbe a papa, de goyaves, de cacahouètes, de ballons, etc... ambiance très familiale- les mômes se poursuivent a coups de mitraillettes en plastiques (assez bien imitées je dois dire, les soldats postés un peu partout ont les mêmes!), les jeunes filles en talons de 10 cm s'essayent a des petits tours de poneys, papa et maman fument un narguilé...life is beautiful quoi!

On se perd ensuite un peu dans le souk qui a ete recemment renove- dommage tout est ferme car el Eid est un jour ferie pour celebrer la fin du Ramadan... on nous ouvrira tout de meme le musee du savon...

48h sur la côte


Le week-end dernier s'est déroulé sous le signe des retrouvailles écossaises- mes amis terminaient une folle épopée en voiture commencée un mois plus tôt en Allemagne. Nous en avons profité pour faire un petit tour de la côte, guidés par des amis libanais.

vue de Saida..

vendredi 18 septembre 2009

Sea view





En se balandant le long de la Corniche...
La batisse bleue est le fameux restaurant Al Darwini où j'ai déguste l'Iftar.

Saifi Market




At Saifi market, you get a small collection of organic products made by local producers- don't know how genuine it is as I've only seen tourists there, but I guess efforts are being made...
I was tempted by fig jam and honey...

Quelques rues





Un petit aperçu des rues de Beyrouth... ce quartier est entièrement en rénovation.

Vue de mon balcon


nuit beyrouthine...

22h. Gemmayzé. Je suis au centre du quartier des sorties, la rue des bars et des boites, « our party territory » déclare Marina. La jeunesse dorée du quartier se retrouve- ça claque, ça brille. Les nanas, superbement maquillées, habillées avec des décolletés dont la profondeur me font penser au saut de l'ange, la cascade la plus haute du monde, couleurs, talons supra aiguilles, brillants &co. Les mecs croulent sous des litres de gel- comme on dit, a chacun son sale goût!!

Mais très bonne ambiance: les bars sont vraiment sympas : tous un petit caractère un peu différent, des tables agréables, des décors sympas et class, on a envie de faire partie de cette foule qui s’amuse. Et puis nous finissons par aller danser au Gardel, endroit fétiche de mes nouvelles amies si j’ai bien compris : le mix de musique est vraiment sympa, un peu de hip-hop, de techno (avec un super remix de Santiano qui a mis tout le monde sur la piste de danse !), ensuite variations orientales, et pour finir, un peu de latino…

Foyer de la Sagesse



La vue de ma chambre, premier matin ...

Voici la chambre dans le Foyer de la Sagesse qui m'a accueillie pour ma première nuit Beyrouthine.

jeudi 17 septembre 2009

Au bout d'une semaine...

Et je suis toujours en vie!


A l'approche d'un grand WE (because jour férié lundi et mardi en raison de la fin du ramadan), laissez moi justement raconter le repas célébrant la fin du jeune de la journee de vendredi dernier.

19h, Al-Darwini. C’est le restaurant qui donne sur la mer. Je dis bien LE restaurant qui donne sur la mer. Il ne figure pas dans mon Petit Futé « Liban », normal, car je pense que les prix doivent être, à l’image des seins d’une libanaise friquée, surgonflés au silicon. Mon portefeuille déglutie difficilement quand je pousse la porte d’entrée en compagnie de Misha, collègue et amie de bureau, mais j’ai accepté cette invitation- c'est organisé par le boulot.

On nous installe sur les canapés en forme de « U » (le groupe en prend quand même trois ), où, sur les tables, une multitude de petits plats nous attendent. J’ai malheureusement pas retenu les noms, mais c’était vraiment exquis : feuilles de vignes fourrées, houmous divers et variés, salade libanaise (pas de taboulé), et d’autres mets. On croque ici et là, c’est vraiment super bon. Et puis, alors que l’on a plus faim, on apporte une espece de byriani (sans curry) au mouton, avec des noix de cajou, pistaches, raisins grillés. Trop bon. Sans oublier le dessert : une sorte de crème caramélisée sur tous les côtés- bref, ma cellulite adore, et mon palais aussi.

Mais surtout le cadre est exceptionnel, et je découvre les personnalités de ceux qui vont partager mon quotidien pendant les trois mois à venir. Je parlerai surtout de « Peter » ici, Pierre de son vrai nom, et je ne comprends pas pourquoi on lui colle un nom en anglais alors qu’il ne maîtrise pas cette langue-

Peter m’explique la vie difficile qu’on les jeunes professionnels libanais- ils gagnent des salaires de misère, et cumulent deux à trois boulots en même temps afin de pouvoir s’offrir une vie décente. Mais cela marque le début d’un cercle vicieux, car, comme le déclare Misha un peu plus tard : « We work like dogs during the day, so during the night, we party like crazy », et plus ils vont ‘party like crazy’, plus ils auront besoin d’argent, et plus ils auront besoin d’argent, plus ils vont devoir bosser, plus ils vont vouloir ‘party like crazy’, etc., etc.…

Ils m’ont dressé un portrait assez négatif de la société libanaise : à leurs yeux, l’appât du gain est sa seule raison de vivre, tout le monde court après l’argent, et le dépense en faisant claquer les billets, pour que ça se sache, pour que ça se voit, et pour que ça se répète. Le moral social, et les relations sociales voir familiales sont influencées par la santé de l’économie. Misha me disait : You know, if a husband, who is rich, and can afford many things for his wife, suddenly looses his job, then she’s going to go looking somewhere else for money security… Bon sang mais c'est bien sur! What are a girl's best friend again?

Un avion passe au loin, Misha fait une blague : « tiens, un avion israélien ! ». Voyant mon air interrogateur, elle répond en riant- mais non Maud, ne t’inquiète pas, ils ne viendront pas tout de suite. « Do you think they will bomb again ? » -'Bien entendu, ils le feront, c’est toujours comme ça avec les Israéliens'. En tous cas, "Salomon est juif", ça fait pas rigoler par ici.

Et puisqu’on parle de guerre, autant aborder la guerre civile : "so do you think it could happen again ?' La réaction est immédiate, bien sur que non ! 'Notre génération a appris a revivre ensemble' car c’est une tradition que la guerre avait brisé « ça a cassé la tradition de vivre ensemble » me répète Peter. Misha prend le repas en exemple : tu vois, nous sommes chrétiens, et pourtant nous partageons les traditions musulmanes puisque nous célébrons l’Iftar avec Mohammed, Alia, ect (nos collègues musulmans), et pour les traditions chrétiennes, ils feront la même chose avec nous. Peter rajoute : la date d’anniversaire du début de la guerre, le 19 avril, beaucoup d’activités inter-communautaires sont organisées afin que tous se mélangent.

Ils se montraient très positifs, un avis pas partagé par Marina, l’amie de Misha que j’ai rencontré par la suite, car, très gentiment, Misha m'a invitée a prendre un verre avec ses amies après ce fameux iftar. Sur la question des religions, elle me répond: « People go back to their roots ». On se côtoie, mais on ne vit pas forcément ensemble, et s’il y a des problèmes, on retourne toujours vers sa communauté.

Affaire a suivre donc....

mercredi 9 septembre 2009

Depuis 24h...

Arrived safely in Beirut, after a rather long lay-over in Frankfurt. My landing and installation went smoothly: The "Jesuit-Taxi"(authentique!), reserved by the student hall I was going to spend the night in, was on time. I didn't stay long in the "Foyer de La Sagesse" since I went the next morning straigh to my new Lebanese home: my dad's friend's appartment situated in Achrafieh.

Since then, I've been wandering around Beyrouth, trying to find my way to the Economic and Social Fund for Development (ESFD) without getting too lost, which, considering my inexistent orientation skills, is quite an acheivement! Beyrouth has the particularity of having very little road signs...

So far, I've been very surprised at the amount of newly constructed buildings around the city: everywhere, new and luxurious buildings are emerging, mostly as bank offices or luxury stores. Even the mosques and churches get their share of renewal, which gives this overall bizarre impression of fake, movie-made, decor.

Had as well my first day at the office today: got to read all the powerpoint presentation slides about the ESFD, their different projects, their objectives, ect... Everyone was very welcoming, and, although I don't get much of what is going on (as they all speak in arabic), I can feel that there is a great friendly atmosphere between them.

Voici donc pour les premieres 24h au Liban- desolee aux lecteurs francophones, mais c'est plus facile d'ecrire des messages en anglais!

a bientot pour de plus amples nouvelles!
Md