vendredi 30 octobre 2009

Baalbek la merveilleuse













C'est un gros chat














Felix qui essaye de fuir la photo...























vestige tres rare, o'u l'on peut apercevoir des restants du plafond sculpté de ce temple, dit de Bacchus.













21 m de haut, c'est tout simplement majestueux... les gens sont tout petits-petits a cote..

en passant dans le Nord...



Le vendredi 9 octobre 2009 j’ai pu une nouvelle fois flatter mon ego de petite stagiaire en refaisant un tour dans la voiture aux beaux logos de l’UE et de l’ESFD. Cette fois, direction le Nord, nord, dans un trou paumé répondant au doux nom de Dembo (voir photo ci-contre). L’ESFD travaille depuis deux ans avec cette communauté, et je crois que si les débuts furent très difficiles, les projets sont maintenant bien implantés, et la communauté est de plus en plus engagée.



Souad, responsable de ce projet, et la petite stagiaire française









Une fois passé Tripoli, la route s’engage dans les montagnes, et sinueuse, suis le contour montagneux. L’entrée de ce bled est décorée de grandes maisons, d’une large route bien goudronnée… et au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans la brousse, les maisons se rétrécissent, les nids de poule font leur apparence… et on termine au fin fond de la montagne. Les bâtisses sont moches- béton gris, la rue, est sale et très poussiéreuse, et allie par le béton et les maisons, des tons jaunâtres a des nuances grisâtres....ce qui n’empêche pas les gens de tendre des fils d’immeubles à immeubles pour faire des étendages… j’sais pas à quoi doit ressembler le linge une fois sec ! Y’a plus qu’à le relaver !


Bref, l’atmosphère est différente de mes deux périples dans le Sud- nous sommes reçus par la fille du maire, très engagée dans tous les projets montés par l’ESFD, ainsi que Zeina, la nurse du dispensaire, qui est hyper à fond dans son boulot, et participe à pleins d’autres initiatives. Pas de gros barbus enturbannés, mais une pièce claire, peinte en blanc, où nous prenons place sur des banquettes en faux cuir. Dans un coin trône un ordi, ainsi qu’une imprimante/ photocopieuse- l’équipement financé par l’ESFD pour monter le ‘youth activity club’. Se trouve aussi le jeune homme qui va justement gérer le centre- on se serre la main sans problème, ce que nous ne ferons pas forcément avec tous les hommes qui viennent par la suite pour le meeting. Café, etc. La conversation est relax, et rythmée par le va-et-vient des enfants des deux jeunes femmes ( la fille du maire a 23 ans et déjà trois mômes! Faut quand même savoir qu’à Dembo, la moyenne tourne autour de 8 enfants par famille… de quoi faire rêver Tassin St Claude !)


Plusieurs détails me frappent, dont la présence des enfants:


Un, ils sont tous simplement sales- une des filles de la fille du maire, pourtant mignonne, honnêtement ne pousse pas à être prise dans ses bras pour être cajolée- ces vêtements roses crasseux ( faut savoir aussi que je DETESTE les survet’ roses pour les mômes), elle-même sale, et se fourre un doigt tout aussi infecte dans la bouche toute les 30sec en se plaignant d’une carie- là, je compatis, une carie, c’est douloureux, et comme y’a pas un dentiste à des kilomètres à la ronde, c’est pas demain la veille que l’on va la lui soigner. Cela dit, je ne peux m’empêcher de faire une comparaison avec les groupes défavorisés rencontrés en Inde- à l’exception de quelques mendiants vus dans les grandes villes, ‘regardless’ de leur statut social, je trouvais les gens propres, même les mômes, même dans les villages reculés.


Deux : y’en a partout alors qu’il est aux alentours de midi, un jour de semaine, et je ne peux s’empêcher de demander pourquoi ils ne sont pas à l’école. Mes collègues me disent qu’ici, l’éducation n’est pas considérée par tout le monde comme une priorité. Et ce n’est pas pour bosser aux champs, car les mômes que j’ai vu, ils étaient en train de glandouiller dans la rue, à s’amuser comme ils peuvent- par exemple, à balancer un chaton de balcons en balcons… OK, je ne connais pas l’histoire, et ça se trouve, la bébête venait de bouffer toute leur réserve de viande, mais j’ai encore les couinements de douleur de cette pauvre bestiole en tête… mmm, cruauté gratuite ? charmants bambinos!


Donc, non, l’éducation n’est pas une priorité, car pour beaucoup, le futur se trouve en Australie. Allez savoir pourquoi, ce petit bled paumé a une communauté assez importante d’expatriés vivants dans le pays des kangourous, et le voyage Beyrouth- Sydney représente l’exutoire logique pour nombre de jeunes… alors, pourquoi se casser la tête à suivre des cours qui ne serviront à rien (et je maintiens d’ailleurs que nombre de mes cours de maths m’ont été tout simplement inutiles ! parce que savoir calculer l’aire située sous les courbes des dérivées, pfffffuit !) ? Surtout que les parents ne poussent pas les jeunes à poursuivre leurs efforts si ces derniers décrochent. Là encore, l’Inde me revient immédiatement en tête : je me souviens de certaines maisons que nous sommes allées visiter avec les sœurs sitôt arrivés à HD.Kote. La première chose que nous offraient les maisonnées, c’était bien évidemment du chai avec des gâteaux, et la deuxième chose, c’était les cahiers de cours de leurs enfants. On sentait que ces cahiers bleutés, plus ou moins gribouillés ( parce que j’avoue que le kanada écrit, à mes yeux, ça fait seulement des jolis dessins !), représentait quelque-chose, un futur meilleur pour les garçons, et peut-être de meilleurs partis de mariage pour les filles, j’en sais rien, mais la fierté était au rendez-vous.


Difficile alors, je le reconnais, de ne pas juger cette jeune femme de 21 ans, la fille d’un des agriculteurs du coin. Elle possède l’équivalent du bac, possède même un Bachelors en chimie, mais ne fait rien de ses journées. Il existe d’ailleurs un laboratoire de recherche en chimie pas très loin, où travaille d’ailleurs son frère, mais ça ne l’intéresse pas. On lui propose de venir s’investir dans les activités du ‘youth club’, mais non : « Oh, je suis fatiguée la journée, je préfère dormir ». Une condition médicale délicate ? Non, elle ne veut simplement rien faire, attendre chez son père qu’un prince charmant se pointe un jour. « Lazy, lazy » me signale Misha.


Bref, on fait un petit tour du système d’irrigation, merci les contribuables européens! mais sans Misha- effectivement, des talons de 10 cm de haut, c’est pas foooooorcément les chaussures les plus adaptées pour arpenter des chemins caillouteux. Ah, ces libanaises !

mardi 6 octobre 2009

23 bougies...suite



CHEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEERS!

23 bougies en images


vue du resto du dimanche, Maud & Alia (qui bosse aussi a l'ESFD)





Il fait bon vivre...




Sur la terrasse du resto







pretes a partir...

lundi 5 octobre 2009

Quand Maud descend dans le Sud, mironton-mironton-mirontaineuhhhh

Petit trajet dans le sud… le 30 septembre 2009

Aujourd’hui, grand jour au boulot : je pars enfin sur le terrain ! Après avoir passé plus de trois semaines derrière mon ordinateur, je suis tout émoustillée à l’idée de voir un peu la frimousse des gens qui, pour l’instant, ne sont pour moi que des chiffres, des pourcentages, et des gros classeurs pleins de paperasse en arabe… Souad, Misha et moi-même partons à 9h du mat du bureau sous la conduite de George, notre chauffeur. La voiture appartient au bureau : les logos de l’ESFD ainsi que de l’Union Européenne ( sont des acharnés de la « visibility » ceux-là) ornent nos portières- tout cela donne un air encore plus officiel à ce petit périple, qui ne va pas sans flatter un peu mon orgueil de petite stagiaire.

On file donc vers le Sud- je reconnais la route qui mène à Saida, et puis le paysage change peu à peu- sur les collines libanaises, la végétation se raréfie : les arbres rétrécissent (non, ce n’est pas moi qui grandi…), la terre devient un peu plus caillouteuse. Les riches camaïeux de vert qui font la beauté du chouf font ici place aux verts clairs des oliviers et à la broussaille du coin, ainsi qu’à une variété d’ocres clairs. Ça et là, apparaissent des champs un peu plus clairs : des cultures de tabac. La plupart des pentes sont arrangées en terrasses.

Plus on s’enfile sur les routes, plus les habitations perdent de leur cachet supra luxueux-je-vous-en-jette-plein-la-vue, et on passe le plus souvent des modestes immeubles de trois- quatre étages, éparpillés dans la campagne. Parfois, un virage découvre quelques villas immenses entourés de parcs luxuriants avec piscine &co...ceux qui font fortunes dans le Golfe ou en Afrique qu'il parait.

Mais se qui m’attire le plus l’attention, c’est surtout le paysage publicitaire qui orne le bord des routes. Hezbollah-land dans toute sa splendeur où de gros barbus à l’air pas commode, mais alors pas commode du tout nous regardent sévèrement du haut de leurs posters, la plupart défraichis. Ils sont couverts d’inscriptions que la néophyte arabophone que je suis ne peux déchiffrer. On m’explique que la plupart chantent les louanges des martyrs mort pour la résistance, en particulier lors du dernier conflit avec Israel.

C’est d’ailleurs une des raisons de ma présence ici- nous sommes chargés de lancer un projet de réhabilitation du système d’irrigation dans le village d’Adchit Touline, qui, ironiquement avait déjà été financé par l’ESFD et qui a été détruit, ainsi qu’une bonne partie des infrastructures pendant la guerre.

On est aussi surprit par le calme qui règne- peut-être trop habituée à la cacophonie beyroutine, là, on fait plusieurs kilomètres pour croiser 5 voitures : deux 4x4 appartenant à une ONG pour le déminage des champs agricoles, deux jeep estampillées UNIFIL, et une vielle bagnole déginglée arrêtée sur le bord de la route-monsieur s’efforce de mettre la tête dans son capot pour comprendre l’origine de la panne, Madame, toute de noir vêtue (et pas la version « la petite robe noire » de Chanel), tient un petit garçon dans les bras, attend à ses côtés. On s’arrête pour leur prêter un portable, histoire qu’ils ne cuisent pas trop longtemps au soleil.

Enfin arrivés à Adchit Touline (on s’est un peu perdu- y’a pas un seul panneau de direction), on nous installe dans la « salle paroissiale » du coin : le basement de la mosquée. Cette dernière est d’ailleurs, comme une grande partie des maisons du coin, absolument toute neuve… merci le Hezbollah ? l’Arabie Saoudite ? le Qatar ? Koweit ? Reçus par le maire du coin, un jeune papi aux cheveux blancs et aux yeux bleus- « Sabah el-Jeyer » à quoi on s’incline, la main droite sur le cœur : on ne serre pas la main des femmes, et on répond « sabah el nour ». Je reçois des « bonjours » encore plus chaleureux quand nos interlocuteurs apprennent que je suis française.

Des tables ont été préparées avec boissons et petits gâteaux, on installe, avec plus ou moins de mal, le rétroprojecteur, et c’est parti pour 3 heures de présentation en arabe. Je connais la présentation en anglais, mais c’est plus fort que moi, c’est excessivement soporifique, et je lutte comme je peux contre le sommeil- car après tout, je représente aussi l’ESFD, donc gare au comportement ! J’essaye de me distraire en regardant les posters qui ornent les murs de la salle : pas d’intrusion d’une grosse femme à côté d’un cochon (reference, reference???!!!), on porte plutôt dans le registre propagande pour les martyres. Je reconnais Nasrallah, qui la main sur les yeux, semblent être en train de pleurer- la réponse se trouve écrite en arabe dessous, mais je pense que si on faisait un pendu, les mots « martyrs, résistance, gloire et honneur » ressortiraient. Y’a un gros barbu derrière moi, il parait que c’est un martyr du coin. Et surtout, les dessins kitchissimes relatant je pense, la défaite de Hassan devant les troupes ottomanes a' Kerbela, et la gloire des martyres- c’est quand même assez gore : on voit une femme entièrement voilée qui tient un môme sanguinolent dans ses bras dont la gorge est transpercée d’une flèche- ouais, vous verrez pas ça chez tout le monde !

Vers 15h, on termine- enfin- remerciements et tout le tralala, puis retour au bureau.

23 ans au Liban

L’hospitalité libanaise s’avère une nouvelle fois vraie. Je viens de passer un WE merveilleux dans la montagne, parmi la petite tribu de mon amie Misha.

Départ en milieu de journée le samedi, dans la chaleur écrasante de Beyrouth- heureusement, on grimpe rapidement, et en 45min, nous voici a Faraya, 1700m d’altitude-ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh, on respire !! Pour ceux qui ne fréquentent pas les ski resorts libanais- Faraya est l’équivalent méditerranéen du Val d’Isère- on y retrouve des chalets, et petits appart de ski, et d’innombrables boutiques d’équipement pour la glisse… Misha ‘a réserve un appart o’u nous entassons a 5 filles+3 garçons.

Toute la petite troupe me fait un accueil exceptionnel- ils prennent tous la peine de parler en anglais ou français, et de traduire si la conversation se fait en arabe. On papote, on papote… enfin, les français doivent vraiment une mauvaise réputation car ils me font la remarque : « Your English is too good for you to be French, and you’re too friendly too be French »…ça, c’est dit- chers compatriotes, nous avons du boulot !

Départ pour le resto vers 11h du soir (on oublie les horaires écossais o’u le repas du soir commençait \a cuire dans les marmites a 17h30 !)- et direction le Rikkys- supeeeeeeeeeeerbe resto construit presque ‘a flanc de falaise, dans un style grand chalet suisse… et surtout avec une immense terrasse qui surplombe la vallée, au loin, on peut mme apercevoir Beyrouth ! Le dîner se solde par un gros mille-feuilles acheté auparavant ou je découvre écrit en chocolat « Happy birthday Maud !»- une marque d’attention qui me touche vraiment, vu que je ne connais ces gens depuis ‘a peine 6h… le DJ ouvre ensuite les vannes de ses speakers, et c’est parti pour un mixe entre oriental, latino, classiques rock des années 80, et trans libanaise… le tout en plein air sur la terrasse…. Les amis, le Liban a du bon ! J’ai pas encore appris le déhanché a l’orientale mais j’y travaille, j’y travaille !

Lendemain pepere : petit dej libanais (cad un ma’nouche- une sorte de pizza roulée, fourrée au thym, aux graines de sésame et a l’huile d’olive, dont je suis devenue accro) sur la terrasse, farniente… on s’organise un petit tour de vélo qui devient vite une épreuve de triathlon pour mes cuisses car la montagne, ben ça monte !

Fin de la journée tranquillou dans un autre resto- décidément, on passe son temps ‘a manger ici- sur les coups de 15h… autre resto construit sur une corniche, qui surplombe le site archéologique de Fakra et le reste de la vallée… franchement idyllique comme endroit… nous nous installons sur une terrasse ombrage, aérée par une petite brise, et on commande un mezze- ces multiple plats traditionnels libanais…
- le fatouche- la salade libanaise (concombre, tomates, radis, oignon, ciboulette, persil, menthe…et pain grillé )
- le taboulé, le VRAI- persil, menthe, tomates en cubes, un tout petit peu de boulgour- ATTENTION, pas de couscous !!
- houmous- pure de pois chiches
- laban- entre le yaourt et le fromage frais
- labné- laban fermenté, arrosé d’huile d’olive
- foie de volaille a la mêlasse de grenadine- mon coup de cœur de ce repas
- chik taouk- morceaux de poulet grilles et marines dans plusieurs épices
- brochettes aux herbes dont j’ai oublié le nom
- foie cru
- bâtonnets de fromage grillés
Les plats sont disposés sur la table et on pioche et picore avec du pain arabe… un régal, les amis, un régal..

et pour finir (je ne sais pas o’u j’avais encore de la place pour avaler le dessert)
- un fromage blanc arrosé de miel
- une crème de sésame sucrée


Et le tout parfumé par les narguilés que nous avions commandes pour faire passer le repas, arrosé d’arak- la version libanaise du pastis. Nous finissons vers 18h….

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh, la vie est belle !