mercredi 9 décembre 2009

Syrie et compagnie- jour 2- le Krak

La chapelle du Krak
Vue depuis les remparts
Petite pose....
et le clan des touristes: de haut en bas: Youeri l'hollandais, Amanda la suédo-islandaise, Philippe le suisse, et Josee-Anne la québécoise.

Syrie et compagnie- jour 2









Le Krak des Chevaliers
















Amanda dans sa cuisine






















ruelle de Damas

Syrie et compagnie- jour 2

Le lendemain le rendez-vous est fixé à 10H devant le loueur de voitures. Nous sommes de toute façons réveillée par le muezzin du coin qui va psalmodier non-stop de 5h30 à 9h30 du haut de son minaret : enterrement ? début de l’Eid-al-Adha ? Toujours est-il que nous avons un peu de temps devant nous et Amanda me montre un peu son quartier : un dédale de petites rues, de petites échoppes, de pentes et de descentes… tout est fermé, à l’exception des bouchers… et oui le plat traditionnel est le mouton, et les nombreuses bestioles que nous avons croisées ont toutes passées un sale quart d’heure. C’est assez fascinant, la mort d’un mouton… on s’arrête pour regarder, plus pour éviter de paraître hypocrites- et oui, en tant que carnivores, il serait idiot de détourner l’œil sous prétexte que la mort du mouton est peu reluisante, et ensuite aller savourer de délicieux morceaux de viande, accompagnés d’une sauce aux capricornes et boulgour grillé. Cela dit, le sang inonde les rues pavées, et, se mêlant à la poussière, tapisse les rues d’une boue noire collante qui restera longtemps gravée dans la mémoire de mes converses rouges.

Mais l’odeur, ah, l’odeur, je la ressens encore ! Une texture farineuse, qui colle à la peau, avec un arrière goût de bête fauve- on ne retrouve plus l’odeur du mouton, c’est passé à un stade plus sauvage.

Bref, inutile de dire que le petit-déjeuner qui s’en suivit à été très léger- mes entrailles, les pauvres, étant toujours un peu retournées… c’est dingue ce que le système digestif peut éprouver comme compassion ! lol.

Notre bolide, qui nous attend gentiment chez le loueur de voiture, est flambant neuf- peut-être pas la meilleure option pour des petits européens qui n’ont pas l’habitude de conduire une automatique, encore moins au rythme syrien. Je ne vous parle même pas des dangers que représentent l’infrastructure même des routes : on s’est payé de sacrées frayeurs… notamment sur l’autoroute, où peut apparaitre subitement, SANS AUCUNE SIGNALISATION, un énorme bloc de béton que l’on utilise pour barrer les routes. Le tout, de nuit, et la route, bien évidemment, n’est pas éclairée… ouais, y’a un Dieu pour les touristes! Le bilan de ce week-end se soldera quand même par la mort d’un volatile qui est venu frappé de plein fouet le pare-choc… enfin, vu le nombre de bestioles à deux ou quatre pattes qui se sont jetées sous nos roues, j’imagine que l’on reste dans une 'margin of error' acceptable…désolée pour les 'animals-lovers'!

Notre première étape nous conduit au Krak des Chevaliers. TRES imposante forteresse construite par les Croisés de Raymond de St Gilles sur l’emplacement d’un fortin musulman. C’est hyper bien conservé, et l’on s’amuse vraiment à se perdre un peu dans le dédale de pièces et escaliers. Si les filles prennent leur temps à parcourir et explorer les moindres recoins, appareil photo à l’appui, nos preux chevaliers- poils aux pieds- déclarent vite forfait et l’on les retrouvera attablés autour d’énormes chawarma. Collation donc pour tout le monde- il est tout de même cinq heures de l’aprem !

Direction ensuite à Hama où nous ferons notre halte pour la nuit. On est reçu bras ouverts dans un super hotel- je recommande le RIAD HOTEL pour tout stop à Hama- par le réceptionniste qui nous lance des 'Cheers' à l’écossaise en bout de chaque phrase… aahh St A n’est jamais loin ! Afin de nous ouvrir l’appétit, on s’offre une petite promenade nocturne afin d’admirer les norias- d’immenses roues en bois alimentant les aqueducs de la ville. Les plus anciennes de la ville datent des XIVe et XVe siècles.

Histoire de pallier la légèreté du déjeuner, on s’offre un super restaurant aux mets exquis, accompagnés de jus de fruits frais (fraise pour moi) et de narguilés. De plus est, ce festin nous revient à quatre euros par personne… les prix syriens, au moins au niveau de la restauration, sont vraiment imbattables !

lundi 7 décembre 2009

Syrie et compagnie- jour 1


C'est la fete- deco et tout se qu'il faut dans le vieux souk.





















une patisserie? Maud n'est jamais tres loin... (je pose avec le proprio)












et l'appart d'Amanda...

Eid al-Adha- premier jour, Syrie et compagnie...

Je pars, je pars pas, je pars, je pars pas…. Jusqu’à la dernière minute, entre les deux mon cœur balance ! D’un côté, les ficelles de ma bourse ainsi que les mises en garde de mon prof de libanais me refroidissent considérablement… De l’autre, l’envie de voir, enfin, Damas me démange les pieds… et puis tant pis, advienne que pourra, je pars !

Et oui, nous avons eu quatre jours de conges le WE dernier pour marquer l'Eid Al-Adha, la fête qui clôt le pèlerinage à la Mecque, et j'ai décidé d'aller faire trois petits tours en Syrie.

Mes aventures débutent à la gare routière de Beyrouth, où je me fais arnaquer de $20 pour un trajet qui coûte la moitié… « c’est l’Eid » on me dit… tu parles Charles ! Bref, je prends quand même place dans un taxi blanc, où se trouve déjà une petite famille qui arrive de Tripoli/Trablous : Mustapha et Hanna, ainsi que leur trois petits garçons-Nasrallah, Halib et Hassan. La jeune femme parle un peu anglais, et, avec mes 4 mots de libanais, on arrive à former une pseudo-conversation. Mon interlocutrice est entièrement recouverte d’une grande abaya noire, et impeccablement coiffée d’un hijab de la même couleur. Elle est syrienne, mais, cette année, a retrouvé son mari qui bosse ‘entre Jounié et Tripoli’. A 29 ans, elle attend son quatrième : « it’s too much »...ayant 7 frères et sœurs, ainsi que 12 ( !) beaux-frères et belles-sœurs, j’imagine qu’il y a de la pression familiale. Elle me dit aussi qu’elle s’ennuie beaucoup à Trablous : pas de sœurs, pas de mère, pas de cousines… Je lui suggère d’aller voir s’il existe des associations, mais je me rends compte maintenant que c’est bien une idée d’européenne ça ! la société civile libanaise, si elle a le mérite d’exister, est quand même peu visible, et dans ce pays où trouver quelconque information relève parfois de l’exploit, ça m’étonnerait qu’elle trouve facilement équivalent de nos clubs de bridge.

Au bout d’une demi-heure d’attente, on récupère deux autres passagers, et enfin, le taxi rejoint les monstrueux embouteillages qui bloquent la route vers la Syrie.

On accède à la frontière, non sans une certaine appréhension de ma part… j’ai tout entendu à propos des visas : de ceux qui se font refouler, des Américains qui attendent 6 heures, des prix exorbitants que l’on demande… mais finalement, je passe sans problème- l’avantage d’être une touriste hors saison, c’est qu’il n’y a personne dans les files réservées aux « foreigners », contrairement aux files pour syriens et libanais qui sont bondées. Dans l’ordre, il faut ainsi : sortir du territoire libanais (premier poste, première queue, premier tampon), acheter un visa syrien (deuxième poste, deuxième queue), valider ledit visa (même poste, troisième queue, deuxième tampon), puis valider le permis d’entrée du taxi sur le sol syrien ( troisième poste, quatrième queue-en voiture), payer les taxes d’entrée dudit taxi (quatrième poste, cinquième queue-en voiture), dernière vérification des permis d’entrée par un soldat (cinquième poste, sixième queue), et –ma partie préférée-, payer un dernier petit bakchich au militaire qui se tient à la sortie du poste de frontière… Le mec s’accoude à chaque taxi qui passe, papote un peu avec le taximan, tandis que ce dernier lui glisse quelques billets… authentique ! On me fera plus tard la judicieuse remarque, que, pour qu’un tel système existe, tous les échelons des responsables doivent toucher leur part du butin, et que finalement, le gros soldat de la barrière, doit pas tant que ça… c’est quand mm dingue !

Bref, welcome to Syria ! Un énorme portrait du président Bachar Al-Assad nous accueille... l'esprit Big Brother n'est jamais loin..

En empruntant le portable d’un de mes compagnons de voyage- je fixe un rdv avec Amanda, mon amie suédoise faisant partie elle aussi de la mafia St A : retrouvailles prévues devant l’ambassade de France. Une fois arrivée à la station de bus, on m’aide à négocier un taxi pour le centre de Damas (je paye toutefois le double d’un trajet normal-vivent les touristes), et me voila partie dans les méandres de cette ville- mon taxi driver essaye tant bien que mal à faire la conversation, mais j’avoue que je suis un peu larguée ! Il me largue aussi au sens propre en me laissant devant la mission économique de l’ambassade de France, et non l’ambassade elle-même…. Mmm, ne paniquons pas !!! Au bout d’une dizaine de minutes, j’accoste une jeune passante qui me guide vers l’endroit convenu : St A est de nouveau réuni !

Bien que suédo-icelandaise, Amanda travaille à l’ambassade du Canada : elle suit les procès perpétrés par l’Etat syrien contre les dissidents politiques… et oui, les yeux et les oreilles de Mr. Assad sont partout : sa police secrète ne rigole pas (quoique supra repérable avec leurs blousons de cuir), et l’on peut se prendre 3 ans de trou à rats pour avoir émis quelques critiques envers Bachar.

Amanda habite un charmant petit appartement ayant vue sur Damas, et entouré des dômes d’anciennes madrasas, vestiges de l’aire mamelouk. Franchement sympa !


Nous retrouvons ce soir une floppée de jeunes stagiaires et étudiants étrangers dans un des seuls restos où l’on peut commander de l’alcool avec son repas. Autour d’un mezzé où je retrouve bon nombre de plats libanais- d’ailleurs la bouteille qui nous accompagne est un Ksara-, je découvre mes futurs compagnons de voyage : Philippe le Suisse ainsi que Josée-Anne, « Josie », la Québecoise. Ceux-ci sont fraîchement débarqués d’Amman où l’un est en stage, et l’autre étudie l’arabe.

La fin de la soirée se passe en déambulant dans la vielle ville : il est peut-être 11h du soir, mais y’a du mouvement ! Tout ça a un petit air de vacances, on sent que les gens font profiter de ce grand WE. On participe à l’agitation générale en mangeant des pâtisseries, ainsi que les glaces locales- une stagiaire italienne, en grande connaisseuse, nous fait déambuler parmi la foule… petit passage génialissime devant divers magasins de sous-vêtements : à plumes, à chansons, scintillants… on ne peut faire plus sexy ! C’est d’ailleurs assez marrant de voir ces tenues hautement érotiques pendouiller au-dessus d’une population féminine voilée et fagotée dans des longues abayas noires...

mardi 10 novembre 2009

Les gorilles de la rue de France

La rue de France à Beyrouth relie le centre-ville au quartier de Hamra, là où je travaille. C’est une jolie petite rue, entièrement rénovée, pavée comme d’anciennes rues françaises, et bordée de gros buissons et d’arbres en fleur. Elle surplombe aussi un site archéologique en cours d’exploitation, ainsi que le chantier de rénovation de LA synagogue de Beyrouth. Je surveille donc l’avancée des travaux tous les matins en empruntant cette petite voie : pour info, la toiture a été mis en place. Certains me disent qu’elle va être transformée par la suite en église, pour d’autres, en musée.

La rue de France a la particularité de loger quelques immeubles luxueusissimes, un club de sport (c’est d’ailleurs mdr de voir derrières les grandes baies vitrées, tous ces gens s’entraîner a porter des altères et devenir rouge écarlate), ainsi qu’un et un mystérieux résident, a qui j’attribue la présence des gorilles.

Car oui, aux extrémités de la rue, on trouve, comme partout dans Beyrouth, des militaires assis sur des chaises en plastiques en train de siroter leur « ahwé »- café libanais. Chaque matin, j’ai droit à la fouille de sac : on sais jamais, je pourrai me décider à faire une attaque de sauss’ : rosettes de Lyon, à moi mes braves !

Mais une fois les miloufs passés, on arrive sur le terrain des gorilles. Ils sont reconnaissables à leur air assez antipathique, leurs pantalons kakis, et leur T-shirt noir, moulant, qui laisse bien voir leurs kilos de muscles.

Les gorilles de la rue de France ont tous comme joujous des semi-automatiques, et parfois même des snipers. ça me fait toujours un drôle d’effet que de voir ces animaux-là se balader avec des armes sans porter l’uniforme militaire. Ils ont aussi opté d’avoir comme animaux de compagnie des cerbères dont la mâchoire est une reproduction de ‘Jaws’ dans James Bond. Gentilles bébêtes !


Ils ont délaissé le mode de déplacement habituel des mammifères d’origine, et se promènent maintenant dans des ENOOORMES 4x4 noirs, vitres teintées- cramées plutôt. D’ailleurs, un bolide est placé à chaque bout de la rue : à chaque fois qu’une voiture souhaite oser emprunter cette ruelle, soit elle a droit de se faire renifler par les chiens, soit de se faire fouiller. Ensuite, le bolide lui laisse le champ libre.

Bref, inutile de vous dire que tous les matins, inspirée par cet entourage, je sifflote du George Brassens-« Gare aux gorilles ».


J’ai ainsi une petite question pour ceux qui connaissent Beyrouth: quel est le/la mystérieux/mystérieuse habitant/e qui a l’honneur de jouer au directeur de zoo dans cette rue de France ?

lundi 2 novembre 2009

Dans la mosquee Muhammad Al Amine (suite)



Maud et Alia, mon amie du bureau qui a bien voulu jouer au guide...




















reflexion faite, je ne sais pas si ca me va tres bien ce voile.....lol